CO₂ et perturbateurs : un risque pour le développement hormonal
Dans les espaces clos, l’accumulation de CO₂ n’est pas le seul problème. Les produits d’hygiène et d’entretien utilisés quotidiennement (désodorisants, nettoyants, sprays désinfectants ou encore cosmétiques) libèrent dans l’air des composés organiques volatils (COV), dont certains agissent comme de véritables perturbateurs endocriniens.
De nombreuses recherches montrent que ces substances peuvent altérer la production hormonale : baisse de la testostérone, perturbations du cycle menstruel, et à terme un impact mesurable sur la fertilité. Une revue scientifique publiée dans Environmental Health Perspectives (Rudel et Perovich, 2009) a notamment mis en évidence que l’exposition domestique à ces produits contribue à l’augmentation des troubles endocriniens et reproductifs.
Ces effets s’ajoutent aux conséquences connues d’un air vicié riche en CO₂ sur la performance cognitive et la santé respiratoire, deux enjeux déjà abordés dans d’autres volets de cette série.
Face à ces risques invisibles, l’obligation d’évaluation annuelle de la QAI, introduite par l’article R.221-32 du Code de l’environnement, prend tout son sens : elle offre aux établissements recevant des enfants une opportunité concrète d’identifier et limiter l’exposition à ces polluants du quotidien. Un prochain article détaillera comment mettre en place cette surveillance.